Un constat alarmant
Rencontre avec Yves Camdeborde
Comment avez-vous pris connaissance du projet Nutriseniors ?
Mon frère est docteur en gériatrie. J’ai toujours pris du plaisir à l’accompagner dans les maisons de retraite. Lorsqu’il m’a parlé du projet « Nutriseniors », j’ai tout de suite été enthousiaste à l’idée de donner du bonheur en mangeant. C’est un peu ma philosophie et la raison pour laquelle je fais ce métier. Nous vivons dans une époque morose ; il est fondamental de donner envie aux seniors de cuisiner des choses simples de manière ludique et conviviale.
Quel a été le cahier des charges pour la réalisation de recettes adaptées au seniors ?
Je suis resté très libre dans la création des recettes. La seule règle imposée par le Docteur Lesourd a été de donner du goût, en évitant les privations et les excès, tout en prenant conscience du besoin en protéines plus important en vieillissant. Utiliser des condiments pour retrouver les saveurs d’antan à travers des recettes simples et savoureuses, telle a été ma ligne directrice.
Selon vous, à partir de quel âge est-on un « senior » ?
J’ai été horrifié d’apprendre que nous sommes considérés comme seniors par le monde médical à partir de 50 ans ! Personnellement, j’ai la sensation d’avoir 14 ans !
Auriez-vous un conseil de jouvence pour permettre aux seniors de rester en bonne santé ?
Garder un lien social est sans doute la chose la plus importante à mes yeux. Remettre de l’humain au coeur de notre vie est essentiel. Il faut inciter les personnes âgées à sortir faire leurs courses quotidiennement pour rencontrer les commerçants, échanger, partager… Acheter quelques carottes à râper en entrée, une courgette et un morceau de volaille, prendre le temps de préparer un plat simple et de l’apprécier avec la fierté de l’avoir réalisé. Nous avons besoin de contacts dans une société trop souvent déshumanisée. Qu’y a t-il de plus beau que de recevoir ou donner un sourire ?